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Prolongation des quotas sucriers Les confiseurs dénoncent une atteinte à leur compétitivité

La perspective d'une reconduction jusqu'en 2020 des quotas de sucre au sein de l'Union européenne, qui devaient expirer en 2015, inquiète les industriels utilisateurs de cette matière première qui font valoir une « perte de compétitivité » en particulier pour les Pme.

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Alors que la Commission européenne avait fixé dès 2006 la fin des quotas de sucre pour 2015, le débat a été rouvert à la demande des sucriers et planteurs de betteraves, avec le soutien du Parlement européen, qui prônent une prolongation jusqu'en 2020. Le Conseil européen des ministres de l'Agriculture penche de son côté pour un moyen terme en 2016/2017.

Pour les entreprises utilisatrices de sucre - confiseries, chocolateries, biscuiteries, coinfituriers...-, « chaque année supplémentaire sous le régime des quotas signifie une perte de compétitivité des entreprises européennes, en particulier des Pme, et autant de pertes de débouchés internationaux qui ne pourront plus être reconquis », affirme leur association, Alliance7 (150 entreprises).

Le système des quotas, qui visait à éviter une surproduction mondiale, « conduit à des contraintes pénalisantes sur l'offre, entraînant principalement un manque de disponibilité et une absence de visibilité sur le marché du sucre », affirme l'organisation dans un communiqué.

Le principal obstacle : ne pas pouvoir se développer sur les marchés mondiaux

Bien que la France dispose du plus gros quota au sein de l'Union européenne (26 %) devant l'Allemagne, les industriels doivent parfois « attendre six mois pour être livrés » car la France ne produit qu'à 80 % de sa capacité, a affirmé à l'Afp Florence Pradier, directrice générale d'Alliance7, qui dénonce une « mise à disposition au compte-gouttes » de cette matière première essentielle.

Sauf accords préférentiels, les importations de sucre hors UE sont taxées de 419 euros par tonne, ajoute Florence Pradier, également secrétaire générale du Syndicat du chocolat.

« Il est dommage, notamment au moment où les grands pays émergents s'intéressent aux produits sucrés et où la consommation explose, que nous ne puissions pas nous développer sur ces marchés. Soit par manque de sucre soit par manque de compétitivité », regrette-t-elle, d'autant que les cours mondiaux du sucre sont beaucoup plus intéressants : ainsi en janvier, le prix européen s'établissait à 738 euros/tonne contre 375 pour le prix mondial. « Soit un prix européen supérieur de 97 % », insiste la responsable.

L'industrie utilisatrice de sucre compte environ 800 entreprises de toutes tailles et quelque 150.000 emplois.

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